La myopathie atypique chez le cheval, comment la prévenir ?
Publié le 17 july 2024
L'automne a déjà pointé le bout de son nez et les propriétaires de chevaux redoutent déjà l'arrivée de la myopathie atypique : maladie mortelle pour le cheval, elle apparaît tous les ans dès le début de l'automne.
Mais quelle est cette maladie ? Quelles en sont les causes ?
La myopathie atypique, qu’est-ce que c’est ?
La myopathie atypique est une maladie dite saisonnière qui apparaît à l'automne et au printemps.
C'est une maladie soudaine qui résulte d'une intoxication de type végétale pour les équidés. Apparue en France il y a des années, cette maladie équine est extrêmement mortelle et est très douloureuse pour le cheval, et malheureusement il n'existe à l'heure actuelle aucun remède efficace. Une grande vigilance doit alors être apportée notamment au printemps et en automne.
La myopathie atypique se caractérise par la dégénération sévère des groupes musculaires du cheval, dont les muscles qui jouent un rôle primordial dans la posture, dans la respiration ou encore le muscle cardiaque. Cette maladie constitue un grand danger pour la santé des chevaux. La myopathie atypique n'est pas considérée comme étant une maladie contagieuse, mais il a été constaté que plusieurs chevaux pâturant dans une même prairie peuvent être affectés simultanément. En effet, l'apparition de la maladie étant liée à la présence d'un facteur déclencheur et aux conditions environnementales particulières, la myopathie atypique peut toucher différents animaux détenus dans une zone géographique similaire ou proche.
Quelles sont les causes de la myopathie atypique ?
Le cheval contracte la myopathie atypique en ingérant une toxine qui est présente dans les samares (graines) des érables sycomores présents en France et en Belgique. Ces samares sont extrêmement toxiques pour les chevaux. Lorsque le cheval ingère une ou plusieurs samares, il ingère également la graine dans laquelle se trouve la toxine qui contient une molécule bien particulière : l’hypoglycine A. Cette molécule vient perturber le métabolisme du cheval en ralentissant considérablement l'apport en lipides au système musculaire, ce qui provoque une destruction massive et instantanée des groupes de muscles essentiels au bon fonctionnement de l'organisme du cheval comme les muscles du cœur, de la posture ou encore de la respiration.
Les samares, ou les "hélicoptères" comme certains les appellent, sont des graines qui disposent de plantules dont la forme leur permet de voler et de se disperser très facilement. C'est en automne que l'on retrouve le plus de samares au sol, car le vent a le pouvoir de les faire tomber et de les disperser dans les pâtures. Les samares peuvent être dispersées dans un rayon de plusieurs mètres autour de l'érable sycomore qui les a produit.
Il est important de savoir que certains érables pourvus de samares peuvent quant à eux être inoffensifs pour les chevaux, (comme les érables champêtres, ou encore l’érable plane). Il est ainsi primordial de savoir comment différencier les différents types d'érables qui peuvent être présents dans les pâtures des chevaux.
- Les samares de l'érable sycomore, qui ont des graines toxiques pour les chevaux sont facilement reconnaissables par leur forme en U inversé et leur dos convexe.
- Les samares des érables champêtres sont inoffensives pour les chevaux et leurs disamares sont droites, en forme de "T" avec un angle d'environ 180°. Quant à l'érable plane, qui est également inoffensif, les disamares ont un angle obtus et un dos concave ce qui permet de les distinguer facilement des samares de l'érable sycomore.
Les régions dans lesquelles les érables sycomores sont les plus présents sont principalement les régions du nord de la France comme la Picardie, la Normandie, la Champagne-Ardenne, les Hauts de France, la Lorraine et l’Île-de-France, mais aussi le Luxembourg, l'Allemagne et la Belgique.
Comment reconnaitre les signes cliniques de la myopathie atypique ?
Chez les équidés atteints de myopathie atypique, les signes cliniques associés à la maladie apparaissent de manière soudaine au cours de l'automne ou au printemps sur les chevaux qui vivent en pâturages.
Dans la plupart des cas, les symptômes observés sont les suivants :
- Des urines foncées
- La vessie dilatée
- Muqueuses congestionnées et rouges
- Le cheval présente des raideurs plus ou moins importantes
- Tachycardie : augmentation considérable du rythme cardiaque
- Tremblements
- Sudation excessive au repos
Les symptômes les plus rares sont également :
- Difficultés respiratoires
- Hypothermie
- Anorexie
- Difficultés à déglutir
- Hyperthermie
Prenez garde à redoubler de vigilance pour tous les chevaux qui pâturent dans des champs à proximité de celui d'un cheval qui est atteint de myopathie atypique, car ils sont particulièrement exposés au risque d'être atteints de la maladie, car les samares de l'érable sycomore responsables de la maladie se dispersent très facilement et les pâtures avoisinantes peuvent également être atteintes.
Comme pour la plupart des pathologies, les jeunes chevaux de moins de 3 ans, les chevaux âgés et les chevaux fragiles ou affaiblis sont plus exposés aux risques de complications en cas de contraction de la maladie. En revanche, les chevaux en surpoids sont moins exposés à ces risques. Les chevaux qui ne se couchent pas ont plus de chances de survivre à la maladie.
Attention : Il est primordial de garder en mémoire que la myopathie atypique est une maladie mortelle qui est à prendre très au sérieux : la maladie est fatale pour plus de 85% des victimes dans les 24 à 48 heures après l’apparition des premiers symptômes. L'intervention d'un vétérinaire est donc indispensable dès l'apparition des premiers symptômes.
Quelles sont les mesures de prévention contre la myopathie atypique du cheval ?
Afin d'éviter tout risque de contraction de la myopathie atypique, vous pouvez mettre en place des mesures de prévention. Il est primordial d'être particulièrement vigilant en amont et pendant les périodes à risques en automne et au printemps.
Il est difficile d'empêcher la présence de samares dans les pâtures, étant donné qu'elles peuvent se disperser à cause du vent jusqu'à 100 mètres autour de l'arbre.
Voici nos conseils à mettre en place pour prévenir des risques de myopathie atypique :
- Vérifier la présence d'érables sycomores qui pourraient être à proximité de la pâture
- Vérifier la présence de samares dans la pâture
- Dans les zones à risques, éviter de sortir les chevaux en pâtures après une journée venteuse ou pluvieuse
- Nettoyer quotidiennement les abreuvoirs afin de s'assurer qu'aucune samare ne se trouve au contact de l'eau qui est à disposition des chevaux
- Éviter de donner la ration à même le sol
- Mettre à disposition des chevaux une pierre à sel
Ainsi la prévention est extrêmement importante afin d'éviter que le cheval ne contracte la myopathie atypique lors des saisons à risques.
L'état d'un cheval atteint de myopathie atypique se dégrade très rapidement, ainsi il est primordial de faire intervenir un vétérinaire le plus rapidement possible après la détection des premiers symptômes.
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